Que ressens-tu, là, maintenant ?
Au-delà des sensations physiques, de tes vêtements sur la peau – si tu en portes – du contact avec ton environnement, de la température ambiante, du goût dans ta bouche, quel ressenti teinte ton expérience ?
Es-tu concentrée sur ces lignes ou juste en train de te distraire ? Est-ce calme en toi ou bouillonnant d’envies, d’idées, de pensées ? Peut-être est-ce neutre ?
Cette simple question est souvent étonnante. Pour beaucoup, la réponse est insaisissable sans une aide, une suggestion. Pour d’autre, il n’y a que des sensations ou des pensées. Et certains débordent littéralement de multiples ressentis.
Parfois, cette simple pause pour se demander ce qui se passe à l’intérieur suffit pour se recentrer, pour apaiser le mental.
C’est une question intéressante que de savoir où situer les émotions, non ?
La plupart des gens sont d’accord sur le fait que nous avons un corps et un esprit, que l’un ne va pas sans l’autre, qu’ils s’influencent largement. Le cerveau est perçu comme l’organe de la pensée, où les idées émergent, où les informations sont traitées, analysées, stockées.
Le corps quant à lui est souvent perçu comme un véhicule, un moyen de vivre des expériences, d’apprécier la réalité qui nous entoure. Il peut être bon d’en prendre soin pour vivre en bonne santé le plus longtemps possible.
Et puis, il y a les émotions. Longtemps associées à l’âme, opposées à la raison. Tout le monde peut terminer cette citation : « Le cœur a ses raisons… ». Elles ont une place à part dans nos cultures. Elles semblent nous éloigner de nos capacités à contrôler ce qui nous arrive et en même temps, elles sont nécessaires, recherchées, même, souvent.
Toutes les publicités qui fonctionnent tendent à jouer sur notre fibre émotionnelle. Penses-y un instant : qu’est-ce qui t’a poussé à faire ton dernier achat ? Ta raison seulement ? Tu en avais absolument besoin, tu as analysé ses caractéristiques, comparés aux autres produits de même type et choisi uniquement selon des critères objectifs ? Ou bien as-tu écouté ton envie, tes valeurs ? Même si ça ne marche pas pour ce dernier achat, nous savons tous que ceci s’applique à beaucoup d’entre eux…
Et c’est très bien ! Nos émotions nous poussent à agir, à prendre des décisions, souvent bien plus vite que ne le ferait notre esprit. C’est une capacité extraordinaire, indispensable. La peur nous maintient en vie autant que la joie nous motive.
Imagine si, lorsque le bus te fonce dessus, il te fallait calculer la vitesse du bus, sa trajectoire, les probabilités de te blesser en partant dans telle direction plutôt que telle autre… Tu ne l’éviterais pas à temps. Heureusement, dans ces moments-là, la peur prend le dessus et te fait reculer de manière automatique en court-circuitant ton mental rationnel.
Pour autant, certains automatismes émotionnels peuvent être invalidant. Faire un bond en arrière devant une araignée, avoir les intestins noués et la nausée avant chaque présentation ou chaque examen, être tétanisé par la peur quand on monte en avion, s’évanouir quand l’émotion se fait trop intense... L’émotion n’est coupable de rien. La raison non plus.
Il est juste nécessaire d’apprendre à dialoguer avec ses émotions. Ne serait-ce qu’en les questionnant comme au début de ce texte, pour commencer. Prendre l’habitude, régulièrement, plusieurs fois par jour de respirer en conscience puis de se demander : qu’est-ce que je ressens ? Dans de multiples situations : au calme tout d’abord, lors de conversations, avec nos enfants, en mangeant…
Chaque occasion est bonne à prendre pour s’emparer de son vécu émotionnel. Parfois, certains nœuds sont ancrés et nécessitent une aide extérieure. L'hypnose est tout indiquée pour ce genre de situation : elle s'emploie à modifier le vécu émotionnel pour permettre de s'en libérer. Elle fournit des outils pour s'émanciper, cesser d'être dans la réaction pour passer à l'action dans l'apaisement.
Après tout, on apprend bien comment faire marcher sa tête, mémoriser des connaissances, s’en approprier de nouvelles et aussi à faire du sport, à maintenir son corps en pleine santé. Il parait assez logique d’apprendre à respecter ses émotions, à leur laisser une juste place pour prendre de meilleures décisions, ou juste vivre plus sereinement.
Et toi, quelle place fais-tu à tes émotions ?
コメント